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Photo du rédacteurÓrion Lalli

A propos de EM.COITROS

Dernière mise à jour : 13 oct. 2021


La tentative de réflexion suivante est une transcription de quelques stories Instagram sur le projet EM.COITROS - Rencontres érotiques d'un corps vivant avec le VIH !


Beaucoup de gens viennent me voir pour me demander comment je traite le thème du VIH en relation avec le sexe, la religion, en parlant de cultes, de rites, de mythes. Simple... c'est tout cela qui me traverse ! C'est ainsi que j'ai décidé de travailler sur le VIH/sida. Je pense qu'avant de parler du VIH, je devrais parler du sexe, de mon corps vivant avec le VIH et du sexe, et de ces institutions.



Je vois des gens qui construisent un récit qui ne me correspond peut-être pas et qui ne me contemple pas, qui construit une barrière, une forteresse psychologique pour parler du VIH/sida.

Les stigmates sociaux ont été établis depuis la nuit des temps, et je ne parle pas seulement de tous ces stigmates concernant le sexe et le corps des homosexuels. Pour moi, cela vaut la peine de parler de ce côté humain, des dualités, de cette peur que nous éprouvons de ne pas avoir de connaissances, de ne pas avoir d'informations et ce n'est pas notre problème, mais une construction sociale historique.


Je vais donc parler de cette douleur, oui, que j'ai ressentie de ne pas avoir la connaissance, peut-être que si je l'avais eue, cela aurait été autre chose. Mais je n'effacerai pas ce passé, je ne peux pas effacer ce qui s'est formé dans ce corps qui vit avec le VIH et dans l'histoire de ce corps.


C'est comme ce vase qui se brise et dont on continue à recoller les morceaux avec un mélange de colle et d'or, il s'agit de ne pas être un super héros, de ne pas être fort tout le temps, je pleure et certaines choses me traversent encore.


Oui, il est possible de vivre avec le VIH, oui il existe un traitement super efficace, oui j'en parle, oui il existe un système gratuit - SUS - de distribution de ces ressources pour VIVRE avec le VIH.



Mais je ne veux pas et je ne vais pas effacer ou redessiner cette histoire pour une pensée qui me semble trop académique. Parce que ce n'est pas ce qui se passe, ces cycles de pensée ne restent que dans le petit cercle de ceux qui débattent du VIH et beaucoup de gens ne savent même pas comment on le contracte, ils ne savent pas qu'il existe des types de traitements efficaces pour vivre, ils ne savent rien de rien.


C'est pourquoi je parle de sexe, de cette matière première, du plaisir, de la vie, de ce qu'est la mort et de leur relation avec celle-ci.


Et je demande pourquoi les gens voient encore la mort comme un processus négatif, dangereux, mauvais. Je comprends toute l'histoire du VIH par rapport à la mort, je comprends tous ces problèmes, par exemple, la couleur rouge n'est pas associée au VIH, parce que c'est la couleur de la mort, du danger, je comprends et j'utilise "un corps vivant avec le VIH", mais je comprends la mort comme faisant partie de la vie, nous naissons avec cette certitude et pour moi, c'est merveilleux de savoir que je vais mourir et de savoir que chaque jour que je vis, je m'approche de la mort et il est intéressant de démystifier cette mort comme quelque chose de mauvais, nous mourons et si nous sommes ici, nous mourons et c'est tout et cela rend tout merveilleux.


Peut-être que certaines personnes m'interprètent de manière erronée, mais c'est ma construction, c'est moi et je ne vais pas mettre une cape et m'envoler, je vais raconter mon histoire et comment elle a été établie dans ce corps.



Ce vase qui a été brisé par une institution et par un État et qui s'est ensuite reconstruit par sa propre force, qui va mettre des fils d'or et qui décide de sortir son visage dans le monde et de parler du VIH/SIDA, du sexe et des institutions et d'être censuré et de continuer à parler et à publier ces provocations même au sein de ces noyaux qui font des recherches et parlent du VIH/SIDA.


Ma douleur n'est pas et n'était pas une mauvaise chose, mais un aliment, c'est ce vase cassé que l'on peut réparer avec de l'or, je suis intéressé par cette fragilité et la poétique qui existe en elle et dans sa construction, c'est pourquoi je continue de le faire de cette façon.


J'espère que quelque chose est arrivé à quelqu'un et que cela a un sens. Cette recherche suit ce format, sans rejeter d'autres approches ou d'autres façons de penser liées au thème, mais c'est celle qui me convient et celle que je crois utile.


Nous sommes vivants, même si l'État ou ces institutions ne veulent pas que nous le soyons, nous sommes vivants, nous vivons et nous parlons du VIH, peu importe qui cela blesse ! Nous vivons jusqu'à ce que la mort nous sépare !


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